Fleur d’ici et d’ailleurs
À l’image de la collection tendance « Merveilleuses Illusions », l’apparence un brin surréaliste de l’iris lui confère une aura fabuleuse. Ses trois pétales aux couleurs inhabituelles et contrastées semblent venir d’un autre monde, pour nous transmettre les plus belles histoires et nous inspirer à créer des univers lyriques, ludiques, joyeux et dépaysants. Qui plus est, dans la mythologie grecque, Iris était le nom de la déesse de l’arc-en-ciel, messagère des dieux. Celle-ci formait le pont qui reliait la terre et le ciel, pour délivrer aux humains les messages divins… La fleur symbolise donc une connexion entre ces deux mondes. À la fois d’ici et d’ailleurs, alliant réel et imaginaire, l’iris a aussi bien inspiré l’art qu’accompagner des moments historiques de nos civilisations.
Fleur ancestrale
Si la première trace de l’iris, découverte le long de la mer Méditerranée, date de 3000 ans av. J.-C, son histoire commence en 1950 av. J.-C, en Égypte, où le pharaon Thoutmosis rapporte un joli butin de la guerre en Syrie : des plantes. Très satisfait de sa trouvaille, il en fait représenter les fleurs, dont un iris, sur les murs d’un temple de Karnak, pour montrer sa puissance. L’iris se fait alors symbole de triomphe et de puissance en Égypte. De nos jours, l’iris est planté sur les tombes au Moyen-Orient et en Asie.
En Europe, l’iris devient populaire au Moyen-Âge, et avec l’essor du Christianisme, il incarne la foi et le lien entre Dieu et l’Homme. Le roi Clovis adopte ainsi trois iris dorés comme étendard pour sceller son pacte avec le dieu nouveau, après la victoire décisive de Tolbiac. Mais ce sera sous Louis VII que cette oriflamme prendra son nom de fleur de lys, emblème spécifique des rois de France. Elle décorera ensuite les blasons de Louis XVIII qui y voyait un signe pour se protéger de la mort.
Fleur d’art
La magie de l’iris est si forte qu’elle est devenue une muse pour d’innombrables artistes et créateurs. Sa représentation est visible à toutes les époques. On la retrouve dans des toiles, mais aussi sur des meubles, des vases, des bijoux, des tissus, des sculptures, des écussons… Et avec sa forme rappelant la poignée d’une épée, l’iris était autrefois synonyme de douleur, de souffrance émotionnelle, et de blessures causées par une arme.
Particulièrement présente dans l’art religieux, l’iris est souvent associé à la vierge Marie et son petit, pour souligner destin de l’Enfant Jésus. Son lien avec la déesse de l’arc-en-ciel dans la mythologie grecque lui vaut aussi l’incarnation de la réconciliation et de la transmission d’un message divin. De quoi en effet inspirer de nombreuses interprétations sur toiles. Mais l’iris est également extrêmement populaire dans les natures mortes hollandaises et flamandes et il a d’ailleurs régulièrement servi de modèle à l’artiste Vincent Van Gogh.
Dans la peinture Art nouveau, l’iris est également un sujet récurrent pour exprimer la beauté féminine. Le poète Hermann Hesse a dédié son conte de fées « Iris » (1916) à sa femme, et la première phrase du récit fait clairement référence à la fleur.
Trésor olfactif
Un autre domaine très créatif dans lequel l’iris joue un rôle important est la parfumerie. Chanel, Versace, Cacharel, Lagerfeld, et d’autres marques de luxe, raffolent de ses effluves floraux et boisés, aux accents beurrés et aux notes évocatrices de violette.
Si depuis tout temps divers artistes tentent de capter la magie qui se dégage de la silhouette et des couleurs de l’iris, la fleur gardera sans doute pour elle, au cœur de ses trois pétales, comme une part de mystère.
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